Le transporteur familial Bouché va franchir le cap des 100 salariés grâce à une extension de plateforme
Le transporteur routier familial lorrain Bouché va franchir le cap des 100 salariés grâce à une extension de plateforme, qui va de pair avec ses développements dans son métier d’origine.
Les Transports Bouché mettent un coup d’accélérateur dans leur activité de logistique. L’entreprise a engagé un investissement de 4 millions d’euros pour ouvrir, en juin prochain, un entrepôt de 6.500 m2 à côté des 11.000 m2 déjà installés à son siège de Phalsbourg (Moselle). Et l’expansion n’est pas finie : « Nous aurons rapidement besoin de 10.000 m2 supplémentaires », annonce le directeur général, Daniel Gehringer. En attendant, le projet en cours entraîne la création de 25 emplois.
La société tire les fruits d’une diversification réussie à partir de son client longtemps exclusif en logistique, le fabricant d’emballages Amcor à Sarrebourg (Moselle). Celui-ci a conclu un nouveau contrat de trois ans fin 2019, pour autant sa part dans cette activité a été ramenée à 50 %. En captant plusieurs des chargeurs de taille de sa zone d’intervention à la limite de l’Alsace et de la Lorraine, comme les Jus de fruits d’Alsace (JFA), Bouché reproduit en logistique le modèle de l’interlocuteur indépendant de proximité de référence qui lui a bien réussi dans son métier de base, le transport.
Tournant en 2016
Il lui a surtout permis de rebondir après le double défi qu’il a dû affronter en 2012 puis en 2014 : d’abord le décès de Camille Bouché, son créateur 55 ans auparavant, puis l’incendie dévastateur de l’entreprise Depalor qui représentait près de la moitié du chiffre d’affaires. La rencontre entre les enfants du fondateur et Daniel Gehringer, fort d’une longue expérience régionale dans le transport-logistique, a été décisive. « Elle a abouti au choix de rester indépendant, de réinvestir et d’élargir la palette de clientèle et d’activité », relate le directeur général, qui a pris une part minoritaire dans le capital à son arrivée en 2016. Trois ans plus tard, les effectifs ont triplé pour atteindre 97 salariés. Dans le même temps, le chiffre d’affaires — un peu plus de 14 millions d’euros en 2019 — a respectivement été multiplié par plus de 2,5 en transport (11 millions d’euros en 2019), a triplé en logistique (1,5 million d’euros) et presque doublé pour le garage (1,6 million d’euros).
‘‘Rester indépendant, réinvestir et élargir la palette de clientèle et d’activité’’
Cette dernière activité repose sur un contrat de dépannage pour poids lourds pour Sanef le concessionnaire de l’A4, entre Sarreguemines (Moselle) et le terminus aux portes de Strasbourg. Elle bénéficie de 950.000 euros d’investissements de 2018 à 2020, tandis que la branche transports a derrière elle l’essentiel de l’effort financier récent, soit 6 millions d’euros sur trois ans. La flotte ainsi renouvelée se compose de 70 véhicules. S’ajoute, depuis septembre, une activité de bennes, dans le cadre d’une coentreprise LGB créée avec deux confrères locaux.
Fortifié de la sorte, Bouché estime avoir la capacité d’être acteur de la restructuration du monde du transport, plutôt que de la subir. « Nous nous positionnons sur de la croissance externe, mais avec prudence : le transport reste une activité fragile, à faibles marges, devant gérer l’arrêt du CICE au niveau des résultats », expose Daniel Gehringer. C’est également une entreprise confortée dans son identité familiale qui aborde la nouvelle décennie : le petit-fils de Camille Bouché, Jean-Charles Hilbold, a pris la direction du pôle logistique en 2019 et semble prédestiné à reprendre le flambeau.
